Que dire d’une structure où 1 500 personnes attendent un départ, 1 500 autres, s’estimant trop jeunes, ne l’ont pas sollicité et où les 3 000 restants, qui voudraient bien continuer à travailler, se disent « mais quand est-ce que ça commence ?»
Ce sort dépend, selon la CFE CGC, de ce qu’on appelle le « corpus social », qui réunit la classe dirigeante de l’Afpa, les leaders d’opinion que sont les syndicats avec leurs responsables en tête et l’ensemble des salariés qui travaillent et/ou votent avec et pour eux. Pour les 2 premières catégories, la CFE CGC a toujours été claire : il faut les changer !
Pourquoi ? Non pas parce que l’Afpa n’est pas une entreprise (ou agence si vous préférez) comme une autre, mais que l’Afpa doit devenir une autre entreprise si elle veut vivre. C’est différent ! Et on ne recommence pas avec les mêmes personnes ou organisations qui nous ont livré l’échec social sur un plateau rouillé.
Comme l’épisode sur le vote électronique en apporte la preuve (voir article à ce sujet) ainsi que le refus de l’ensemble des organisations syndicales de signer l’accord sur le protocole préélectoral aussi, on en est loin !
Pour la CFE CGC est-ce le signe d’une léthargie létale organisationnelle qui nous plombe l’avenir ? Il faudra bien se détacher de paroles pieuses et démarrer une réflexion pour aboutir à des accords d’entreprise, approuvés par l’ensemble du corpus social et qui génèrent des leviers de croissance, des nouveaux cadres de pensée et juridique, ne lésant en rien les acquis et qui libèrent ceux qui veulent avancer et maintenir l’Afpa à flot.
A commencer par le nom de l’AFPA. Ce nom nous plombe commercialement car depuis 3 ans, il symbolise l’échec à l’extérieur et aux yeux du contribuable nos pertes. Ce débat est loin d’être anodin. Car au-delà d’une stratégie marketing de changement de nom qui nous ferait le plus grand bien ( !) le nom de l’Afpa a-t-il encore un sens autre qu’historique ? Nous en avons discuté lors des réunions d’adhérents CFE CGC que nous avons organisées cette année. Sachant que notre Chiffre d’Affaire comporte moins de 70 % de CA en formation, est-ce que le nom de l’Afpa résume notre activité et nos objectifs ? Non. Le mot Adulte qui y est inséré, est-il encore employé couramment dans la société ? Non. Sachant que l’inclusion sociale est notre 1er objectif stratégique, est-ce que le mot Afpa le révèle ? Non
A toutes ces questions, j’ai demandé à nos adhérents de réfléchir. C’est comme cela qu’on travaille à la CFE CGC. Pas uniquement dans la contestation ou le retournement de veste. L’enjeu c’est d’échapper à cette léthargie mortifère.
In fine, que veut-on ?
Car si on veut, comme la directrice générale l’a dit dans son
communiqué , concourir à » l’inversement de notre modèle
managérial», prévoir « une autonomie accrue des centres dans
la conduite du développement de leur établissement et de leur
territoire. » Ou encore conforter « des directeurs
de centres plus autonomes et plus responsables », il faudra bien se
détacher de paroles pieuses et démarrer une réflexion pour aboutir à des
accords d’entreprise, approuvés par l’ensemble du corpus social et qui génèrent
des leviers de croissance, des nouveaux cadres de pensée et juridique, ne
lésant en rien les acquis et qui libèrent ceux qui veulent avancer et
maintenir l’Afpa à flot.
Cela s’appelle de la culture d’entreprise, l’envie
d’avancer et se démarque de ce qui a toujours été proposé : le retour à la
subvention et la bouc émissairisation du gouvernement quel qu’il soit («la
faute, c’est l’autre ! celui qui nous donne à manger »).
Notre rôle en tant que partenaire social est de vous aider à
réfléchir sur des sujets nouveaux et non, comme c’est le cas
depuis 9 ans à vous enfoncer dans une léthargie qui fait mourir l’entreprise.
N’importe quel gouvernement quelle que soit sa couleur politique attend des
« partenaires » qu’ils discutent, argumentent, proposent des
solutions et l’éclairent…
Pour la CFE CGC, l’organisme sur lequel le gouvernement doit
appuyer sa politique d’accompagnement social vers la transition professionnelle
et la réduction de la fracture numérique est l’AFPA. C’est l’objet du plan de
transformation de pouvoir s’acclimater à la nouvelle réforme de la formation
professionnelle, aux enjeux du PIC, et pourquoi pas au intégrer le futur
service Public d’Insertion comme la CFE CGC le souhaite
Et si nous appeler France Insertion, France Inclusion ou un
autre nom potentiel peut servir notre cause, changer nos paradigmes, il est alors
important d’ouvrir le débat, important de donner un signe de changement vers
des meilleurs lendemains, inconcevable peut-être de ne pas se saisir de cette
opportunité car des milliers d’emploi sont concernés.
Syndicat de cadres (82% à l’Afpa), de techniciens et d’agent de
maitrise (10%), c’est le rôle de la CFE CGC de prendre ses
responsabilités comme nous l’avons toujours fait
Bien cordialement
André THOMAS
André Thomas